Portrait
Bruno

Hello Bruno, peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

J’ai 47 ans. Je viens de la province de Liège près de Visé. Mon principal loisir est le football. Comme tout le monde le sait, je supporte le Standard de Liège à 200%. J’adore également la musique. Au départ, j’étais plus hard rock mais avec les années j’ai appris à apprécier de nombreux styles musicaux. C’est surtout dû au monde du concert dans lequel j’évolue. Je n’aurais certainement jamais assisté à certains live si ce n’était pas dans le cadre professionnel. Je pense par exemple à André Rieu. Je n’aurais jamais imaginé voir un de ces concerts et, au final, j’ai trouvé la prestation vraiment pas mal. Je suis beaucoup plus éclectique, musicalement parlant, depuis que je travaille dans le  monde de l’événementiel.

Comment as-tu connu le milieu de l’événementiel ? Est-ce dans ce domaine que tu voulais initialement te développer ?

Je suis diplômé en hôtellerie et restauration. Avant de commencer ma carrière dans l’événementiel, j’ai travaillé dans plusieurs restaurants, cafés et dancing. J’ai aussi été laveur de vitre et gardien de prison. Quand j’en avais assez d’un de mes jobs je changeais. C’était plus facile à l’époque de passer d’un boulot à un autre. Puis un beau matin, vers 5h, un copain m’a téléphoné et m’a demandé si je pouvais remplacer un stagehand sur le montage et le démontage d’un concert de Linda Lemay au Forum de Liège. L’expérience m’a directement plu. Deux jours après, j’ai travaillé sur Isabelle Boulay. J’ai donc continué et cette année, en novembre exactement, je fêterai mes 20 ans dans le métier. J’ai directement accroché avec le boulot, tout y est intéressant et surtout on ne s’embête jamais. Un job sur un concert n’est pas un autre, même si certains gestes sont répétitifs.

En travaillant sur plusieurs éditions du Salon de l’auto, j’ai évolué très rapidement. J’y ai travaillé avec des techniciens qui m’ont apporté énormément. Je posais beaucoup de questions. Je leur ai montré que je voulais en savoir plus sur le travail. Ils me l’ont bien rendu en m’enseignant les ficelles du métier.

Aux niveaux des jobs, j’ai commencé comme stagehand comme tout le monde. J’ai fait du rigging, de la déco, etc. J’ai rapidement évolué en cariste car j’avais déjà un brevet, je roulais en clark depuis quelques années. Je suis vraiment bon dans ce rôle là. Tout le monde sait bien qu’il n’y aura jamais de problème quand je suis à ce poste. Je suis aussi crew boss. La régie m’intéresse beaucoup également. J’essaye d’être vraiment polyvalent. Il faut savoir faire du son, du light de la vidéo et bien d‘autres choses encore.

Qu’est ce que tu préfères dans ton métier ?

Pour être honnête, j’aime vraiment tout. C’est le changement que j’aime particulièrement. Après, il est vrai que c’est toujours agréable d’être membre d’une équipe sur Werchter, sur le festival de la BD, sur Eat Brussels ! Drink Bordeaux ! ou sur d’autres très gros événements de ce style. C’est très valorisant de travailler sur ces événements car quand le montage est fini le rendu est vraiment incroyable. C’est un travail de plusieurs jours voire plusieurs semaines, l’investissement personnel y est donc important. C’est une fierté de pouvoir assister à l’événement et constater que tout se passe bien, qu’on a apporté sa pierre à l’édifice.

Puis les équipes surtout, je m’entends bien avec tout le monde et l’ambiance est bonne sur tous les jobs. On rit beaucoup. Personnellement, ça fait 20 ans que je suis dans le milieu et je n’ai jamais eu les pieds de plomb en allant sur un job. Il est vrai que je râle parfois mais j’adore aller au travail. On y est bien. J’y fais ce que j’aime.

De quoi es-tu le plus fier ou le plus satisfait dans ta carrière ? Un événement marquant en particulier ?

Je suis fier de tous les événements sur lesquels j’ai bossé. C’est toujours satisfaisant de constater que le travail a été bien effectué.

La Commémoration de la Bataille des Ardennes à Bastogne est un événement très marquant dans ma carrière. On a eu les quatre saisons en une journée: gèle, soleil, pluie et neige. L’événement avait lieu dans la rue principale de Bastogne qui est une rue très pentue. On était à trois pour pousser des flight case dans la neige. Ce n’était pas évident dans la descente ! Les voitures patinaient bien aussi. Les conditions étaient vraiment difficiles. Je m’en rappellerai toute ma vie de cet événement.

Quel conseil donnerais-tu à ceux qui débutent dans le milieu ?

Tout d’abord, il est vraiment important de signaler à l’équipe qu’on est nouveau. Ce n’est pas du tout un problème. Il suffit surtout d’être motivé, d’écouter et de regarder autour de soi. J’ai personnellement commencé de cette façon et je ne suis jamais tombé sur quelqu’un qui a refusé de m’expliquer l’une ou l’autre chose. Le plus important est toujours que le job soit bien fait. Il vaut donc mieux demander lorsqu’on n’est pas sur de soi. Quand on me le demande, je n’hésite jamais à partager mes astuces.

Avec l’expérience, on se rend plus facilement compte qu’à long terme certains mouvements sont très mauvais, notamment pour le dos. C’est utile de savoir ce genre de chose dès le début histoire d’éviter de mauvaises surprises plus tard. La sécurité au travail c’est vraiment le plus important. Avant de commencer une tâche, il vaut mieux prendre un peu de temps pour réfléchir à comment on va l’effectuer afin d’éviter tout type d’accidents. Il faut toujours analyser les risques liés à cette tâche.