Portrait
Gilles

Comment as-tu connu le milieu de l'événementiel ? Est-ce dans ce domaine que tu voulais initialement te développer?

J’ai un parcours très éclectique. J’ai débuté dans le milieu du spectacle il y a très longtemps. Je suis musicien à la base. J’ai fait 10 ans de violon, j’ai une excellence en solfège et je joue de la guitare depuis 27 ans. J’ai toujours baigné dans le spectacle parce que ma famille baigne également dedans. Mon frère est musicien professionnel, mon oncle et mon cousin également, mon beau-père est ingénieur du son et loueur de matériel. Ma mère était aussi business manager d’une grosse boîte de son pro.

Quand j’étais plus jeune ce n’était pas du tout dans ce milieu que je me voyais évoluer. Je voulais faire des études plus académiques mais ma famille m’a poussé à intégrer une école de son en Angleterre. C’était en 97, période de transition au digital, j’ai donc appris des choses de l’ancienne école, comme couper des bandes, mais également du digital. C’était surtout du studio, donc pas le secteur dans lequel j’ai évolué par la suite. Je ne me suis jamais senti à l’aise là-dedans, je préfère le live.

Ensuite, après un essai à l’ULB et à la Cambre, j’ai commencé à bosser, toujours en faisant de la musique à côté. J’ai travaillé pour la Commission Européenne, un boulot de bureau, dans une boîte pharmaceutique, dans la restauration pendant 3 ans, en alternant toujours avec des périodes plus sabbatiques. J'ai travaillé  deux ans comme CSR (customer service representative) pour la maintenance des stations-services Shell en Europe. Ensuite je suis parti travailler comme gardien de maison à l’ambassade de Finlande en Tunisie. Et c’est à mon retour en Belgique que j’ai recommencé à bosser dans le spectacle via des potes mais encore de manière assez sporadique. En même temps j’ai entrepris une formation en électricité. J’ai aidé un pote à lancer une boîte de coursier express à vélo. J’y suis resté un an, la boîte Pedal existe toujours.

Quand un pote a fondé son groupe et son label, j’ai bossé pour eux en tant que backliner et runner. J’ai également travaillé pour une boîte de prod’ et une boîte de décor. Ensuite, Step s’est formé. Je connaissais Jean-Michel et d’autres et, naturellement, je suis entré dans l’équipe. J’étais tout de même débutant, par conséquent j’ai appris pas mal à ce moment-là. En 2014, j’ai repris des études d’Histoire à l’ULB pour compenser mon temps libre mais j’ai eu de plus en plus de boulot, du coup au bout de trois ans j’ai arrêté. C’était surtout par intérêt pour l’Histoire que j’ai commencé, pas pour entamer une carrière dans ce domaine.

Je me suis rendu compte des possibilités d’évolution de carrière dans le secteur du spectacle seulement en 2015-2016. L'ambiance me va beaucoup mieux aussi, je m'étais d'ailleurs dit qu'il me serait difficile de retravailler dans un bureau mais certaines opportunités se sont ouvertes à moi et aujourd'hui, je travaille principalement dans un building de bureaux, à la Commission, dans le secteur de l'audio-visuel quand même! Je continue néanmoins à travailler dans le spectacle et l'évènementiel en freelance sur le côté car je veux continuer à y apprendre et y évoluer et, surtout, parce que j'adore ça!

Comment envisages-tu aujourd’hui ta carrière ?

Mon but est toujours d’évoluer. Quand tu es sur le terrain, tu observes beaucoup, t’apprends énormément. J’estime qu’il faut tout connaître pour être un bon régisseur. Par exemple, il y a un gars avec qui j’ai beaucoup travaillé, il est selon moi un des meilleurs régisseurs, il sait remplacer absolument tout le monde, si il y a un problème électrique il sait le résoudre, si le consoliste est malade ou absent, il sait le remplacer. Lui maîtrise tout ça. Si tu veux vraiment être bon, il faut prendre le temps d’apprendre toutes les facettes du métier et c’est ce que j’essaye de faire depuis quelques années maintenant. C’est aussi comme ça que tu te rapproches des gens et que tu te fais respecter. C’est en essayant tous les jobs que tu te rends compte d’où tu veux aller. Personnellement, je commence à toucher à pas mal de choses mais je n’estime pas être un expert technique comme d’autres le sont. Quand ce sera le moment, j’espère évoluer en prod’ et/ou en régie.

De quoi es-tu le plus fier ou satisfait dans ta carrière?

L’avenir qui semble plutôt radieux. J’ai du boulot tout le temps maintenant. Je ne pensais pas que je pouvais gagner ma vie avec cela. Il y a de plus en plus de possibilités aussi. Mes semaines sont complètes je bosse la semaine en journée et parfois le soir et les week-ends. Je me suis toujours bien entendu avec tous les gens avec qui je bosse. J’adore le melting-pot social propre à notre secteur d’activité.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu'un qui débute dans le milieu?

De un, pas faire trop de zèle, dans le sens de vouloir trop bien faire. C’est un truc qu’on pense à faire pour bien se faire voir, c’est tout à fait humain, mais c’est un mauvais plan. Il faut écouter et observer les anciens et surtout ne pas hésiter à poser des questions. Oser dire que tu ne le sens pas ou que tu estimes le truc trop lourd. Et ne pas avoir peur de dire au tech’ avec qui tu travailles que tu es nouveau dans le métier. C'est normal de ne pas comprendre tous les termes et tout ce qu'on te demande mais tu ne demandes qu'à apprendre. Etre à l’heure, c’est aussi quelque chose de très important dans ce métier, ça rend dingue les gens en retard, ça peut tout foutre en l’air. Il faut avoir confiance les uns en les autres. Et bien sûr il faut être volontaire, il faut tenir et ménager ses temps de pause et en profiter pour vraiment se reposer, surtout en grosse période.

Comment se passe ta collaboration avec Step in Live ?

La collaboration avec Step a commencé au début de la société, je connaissais déjà certains des mecs et donc ça s’est fait naturellement. Chez Step in Live il y a de plus en plus de jobs qui s’ouvrent à nous, des projets assez incroyables, comme le plan en Arabie Saoudite. Je me suis toujours bien entendu avec tout le monde de l’équipe Step, ça s’est toujours bien passé. Il y a une sorte d’esprit de corps et de franche camaraderie. C’est un métier où on partage beaucoup, des plans de galère, de la fatigue, mais surtout un métier où la confiance est primordiale.